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de l’autre, et qui concerne l’État. De même toute femme a sa tâche, ou obligation, personnelle, qui concerne son propre home, et une tâche, ou obligation publique, qui n’est que l’expansion de celle-ci.

Or, la tâche de l’homme, relativement à son propre home, est, comme nous l’avons dit, d’en assurer le maintien, le progrès, la défense, celle de la femme d’en assurer l’ordre, le charme confortable et la beauté.

Élargissons ces deux fonctions. Le devoir de l’homme comme membre de Ia communauté est d’aider au maintien de I’État, à sa grandeur, à sa défense.

Le devoir de la femme comme membre de la communauté est d’aider à une sorte d’ordre dans l’État, de douceur confortable et à lui donner une parure de beauté.

Ce que l’homme est à sa propre porte, la défendant, s’il est besoin, contre l’insulte et le pillage, cela aussi, et s’y dévouant non dans une moindre mais dans une plus large mesure, il doit l’être aux portes de son pays, abandonnant son home, s’il est besoin, même au pillard, pour aller accomplir le devoir plus haut qui lui incombe.

Et de même, ce que la femme est à l’intérieur, derrière ses portes, c’est-à-dire le centre d’harmonie, le baume de détresse et le miroir de beauté : cela elle doit l’être aussi en dehors de ses portes, quand l’harmonie est plus difficile, la détresse plus immédiate, la beauté plus rare.

Et de même qu’au cœur de l’homme est toujours caché un instinct pour tous ses vrais devoirs, un