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la guerre ; toutefois la cause véritable est la convoitise de la nation qui la rend incapable de fidélité, de franchise et de justice et cause ainsi en temps voulu se propre perte et le châtiment des individus[1]. »

48. Notez-le, la France et l’Angleterre s’achètent littéralement de la terreur panique, l’une à l’autre ; elles achètent chacune pour dix millions de livres de terreur par an. Maintenant supposez qu’au lieu d’acheter chaque année ces dix millions de panique elles se décident a vivre en paix toutes deux et à acheter annuellement pour dix millions d’instruction ; et que chacune d’elles emploie ces dix millions de livres annuels à fonder des bibliothèques royales, des musées royaux, des jardins et des lieux de repos royaux. Cela ne serait-il pas quelque peu mieux pour la France et l’Angleterre ?

Il se passera encore longtemps avant que cela n’arrive. Cependant j’espère qu’il ne se passera pas longtemps avant que des bibliothèques royales ou nationales soient fondées dans chaque ville importante, contenant une collection royale de livres. La même collection dans chacune d’elles de livres choisis, les meilleurs en chaque genre, édités pour cette collection nationale avec le plus de soin possible ; le texte imprimé toujours sur des pages de mêmes dimensions, à grandes marges, et divises en volumes agréables, légers à la main, beaux et solides et irréprochables comme modèles du travail du relieur ; et ces grandes bibliothèques seront accessibles à toute personne propre et rangée, à

  1. Unto this last, IV, ad valorem, § 76, note. (Note du traducteur.)