fut le foyer d’architecture du monde entier. On comprend combien est importante l’étude des édifices d’une ville où vinrent se fondre — sur un espace de huit milles qui fut leur champ de bataille, — les trois principales architectures du monde ; chacune d’elles représentant une théorie religieuse erronée, mais nécessaire à la correction des deux autres et rectifiée par elles.
Notons d’abord le caractère distinctif des différentes écoles qui développèrent, au nord et au midi, l’architecture venant de Rome. L’arceau chrétien — roman et byzantin — est rond, soutenu par des colonnes uniques, bien proportionnées, aux chapiteaux classiques ; de larges espaces de murailles sont entièrement recouverts de peintures et de mosaïques tirées des Écritures ou représentant des symboles sacrés.
L’École arabe commença de même dans ses principaux traits, les ouvriers byzantins étant employés par les califes, mais elle introduisit rapidement dans les colonnes et dans les chapiteaux des modifications semi-persanes, semi-égyptiennes : dans son amour intense du nouveau, elle rendit les arceaux pointus et les couvrit de feuillages extravagants ; elle bannit toute représentation humaine et inventa pour la remplacer une ornementation qui lui est propre : l’arabesque. Ne pouvant lui faire couvrir de vastes espaces, on la réserva pour certains points intéressants, et, sur les grandes surfaces, des lignes de couleur horizontales représentèrent le niveau du désert. L’École arabe garda le dôme et lui adjoignit le minaret. Toutes ses œuvres sont d’une finesse d’art exquise.
Les changements apportés par les Lombards concernent plutôt l’anatomie de la construction que sa décoration ; ils commencèrent par imiter en bois les églises ou