trera dans le rouge. Et c'est là un principe admirable, éternel, immortel, aussi bien dans l’État que dans la vie humaine ; c'est le grand principe de Fraternité, non par le partage égal, non par la ressemblance, mais par le don volontaire et son acceptation. On voit de même les âmes des nations et des natures qui ne se ressemblent point entre elles, former un noble tout en se communiquant mutuellement quelque chose de leurs dons et de leur gloire.
L’espace me manque pour poursuivre cette démonstration dans ses applications infinies, mais je la livre aux recherches du lecteur, parce que j’ai longtemps cru que, dans tout ce que la Divinité a créé de formes délicieuses, portant un sentiment humain de la beauté, réside quelque émanation de la nature de Dieu et de ses lois, et que, parmi ces lois, il n’en est pas de plus grande que celle qui créa la plus parfaite et charmante unité par le don qu’une nature reçoit d’une autre nature. Je sens que je pénètre dans une région trop élevée, mais il le faut pour faire saisir l’étendue de cette loi qui, précisément par son étendue et son importance, gouverne les moindres choses; il n’est pas une seule veine colorée dans la plus légère des feuilles que le souffle du printemps fait naître autour de nous, qui ne soit la démonstration du principe auquel la Terre et ses créatures doivent la continuité de leur existence et leur rédemption.
On ne peut concevoir, sans avoir fait des recherches spéciales à ce sujet, à quel point la nature emploie perpétuellement ce principe dans la distribution de la lumière et de l’ombre ; comment, par les adaptations les plus singulières, — accidentelles, en apparence, mais toujours à leur juste place — elle répand l’obscurité sur la lumière et la lumière sur l’obscurité. Elle le fait