général des palais byzantins de ceux de l’art gothique, fut la restriction dans l’emploi des marbres de façade uniquement réservés aux intervalles séparant les fenêtres en laissant de vastes espaces de murs absolument nus. La raison probable en est que les teintes pâles et délicates des marbres veinés ne suffisant plus à satisfaire les constructeurs gothiques, ils désiraient quelque mode de décoration plus accentué, plus piquant, correspondant plus pleinement à la splendeur toujours croissante du costume des chevaliers et de leurs devises héraldiques. Ce que j'ai dit des habitudes simples de la vie au XIIIe siècle ne concerne nullement les costumes d'État ou ceux des militaires. Le XIIIe et le XIVe siècles (la grande période s’étend, selon moi, de 1250 à 1350) nous montrent, à côté de la majesté simple des plis tombant de la robe — souvent portée par-dessus l’armure de métal — un choix de couleurs exquises et brillantes et de dessins remarquables dans les ourlets et les bordures dont cette robe est ornée. Mais tandis qu’une certaine simplicité, correspondant à celle des plis de la robe, se retrouve dans la forme de l’architecture, les couleurs augmentent sans cesse de brillant et de netteté, suivant l’écartèlement du bouclier et les broderies du manteau.
Que cette splendeur lui vînt du bouclier ou de toute autre source, il y a dans le XIIe, le XIIIe et le début du XIVe siècle, une magnificence de coloration que je ne retrouve dans aucune œuvre d’art antérieure ou postérieure, — excepté, cela va sans dire, dans celles des grands maîtres coloristes. Je parle ici de la fusion de deux couleurs par intervention réciproque, c’est-à-dire qu’une masse de rouge étant destinée à être mise à côté d’une masse de bleu, une petite quantité de rouge pénétrera dans le bleu, tandis qu'une petite quantité de bleu péné-