On peut encore observer, comme une affirmation de la date du groupe, que les pieds des trois frères sont simplement protégés par une bande croisée autour de la cheville et du bas de la jambe, mode d’accoutrement qu’on retrouve dans presque toutes les statues sculptées à Venise de 1300 à 1380. Le voyageur peut en voir un exemple à 300 mètres du groupe de Noé, dans les bas-reliefs du tombeau du doge Andrea Dandolo (Saint-Marc) qui mourut en 1314.
Les figures d’Adam et d’Ève, sculptées de chaque côté de l’angle du Figuier, sont plus raides que celles de Noé et de ses fils, mais elles sont mieux composées au point de vue architectural et le tronc d’arbre autour duquel est enroulé le corps anguleux du serpent est plus noblement taillé, comme groupe d’extrémité, que celui de la Vigne.
Le sculpteur de la Renaissance a presque entièrement copié le Figuier dans le Jugement de Salomon ; il a placé le tronc entre l’exécuteur et la mère qui se penche pour lui arrêter la main. Mais, quoique ce groupe soit d’une exécution beaucoup plus libre que ceux du Palais primitif, qu’il soit excellent sous beaucoup de rapports au point de frapper, plus que les autres, les regards d’un observateur superficiel, l’exécution en est d’un esprit très inférieur : les feuilles de l’arbre, bien que leur masse soit plus variée que celle du Figuier, leur modèle, n’ont pas leur vérité de nature ; elles sont mal attachées aux branches, leurs bords sont rudement tracés et leurs courbes ne sont pas celles de feuilles qui poussent, mais bien plutôt celles de draperies.
Au-dessus de ces trois groupes d’angles, dans l’arcade supérieure, sont les trois statues des archanges Raphaël, Michel et Gabriel : une statue moins grande de Tobie