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4 LES MATINS A FLORENCE ment à la chapelle à droite du chœur (voir le plan du guide de Murray) (a). En entrant, vous ne verrez d’abord rien qu’une fenêtre moderne, aux vitraux éblouissants, dont l’un des pan neaux est agrémenté d’un cardinal rouge vif. Ce morceau de fabrication moderne enlève au moins les sept huitiè mes de la lumière, déjà bien pauvre auparavant, à l’aide de laquelle vous auriez pu voir ce qui est digne d’être vu. Attendez patiemment jusqu’à ce que vous soyez habi tué à l’obscurité. Alors, préservant autant que possible vos yeux de l’abominable fenêtre moderne, prenez vos jumelles, et regardez en haut, à droite, la figure peinte à côté de la fenêtre. C’est saint Louis, sous une architec ture de campanile, peint par. Giotto ? ou par le dernier des peintres Florentins désireux de « faire une affaire » aux dépens de Giotto ? C’est la première question que vous avez à résoudre, et que vous aurez à résoudre dorénavant, chaque fois que vous examinerez une fresque. Parfois cette question ne se posera même pas. Ces deux fresques grises, par exemple, au bas des murs, à votre droite et à votre gauche, ont été entièrement restaurées, pour votre plus grande satisfaction, il y a un an ou deux, d’après les contours à moitié effacés de l’original (b). Mais ce saint Louis ? Repeinte ou non, c’est une chose adora ble, cela ne fait pas l’ombre d’un doute ; il faut que nous la regardions attentivement après avoir acquis quelques notions préliminaires. 4. Votre Guide de Murray vous dit que cette chapelle des Bardi della Libertà, où vous vous trouvez, est cou verte de fresques de Giotto, qu’elles furent blanchies et (a) Baedecker : Italie septentrionale, p. 441 (1899). (b) C’est-à -dire en 1872-1873.