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nobles, et votre suite ne saurait être trop nombreuse. Mais voyez à ce que cette suite soit composée de vassaux que vous servez et que vous nourrissez, non simplement d’esclaves qui vous servent et vous nourrissent ; et que la multitude qui vous obéit soit composée de ceux que vous avez consolés, et non oppressés, de ceux que vous avez délivrés, et non réduits en captivité.

90. Et ce qui est vrai de l’humble domination au foyer est également vrai de la domination de la reine : cette dignité très haute vous est ouverte, si vous voulez accepter aussi ses très hauts devoirs. Rex et Regina, Roi et Reine[1], « ceux qui font ce qui est droit » ; ils diffèrent de la « lady » et du « lord » seulement en ce que leur pouvoir est suprême sur l’esprit comme sur le corps ; non seulement ils nourrissent et vêtissent, mais dirigent et enseignent. Que vous le sachiez ou non, dans plus d’un cœur vous devez être couronnées, et vous ne pouvez déposer cette couronne ; reines vous devrez toujours être ; reines pour vos amis, reines pour vos maris, reines enveloppées d’un mystère plus haut pour le monde qui ne vous approche pas, qui s’incline et s’inclinera toujours devant la couronne de myrte et le sceptre sans tache de la Femme. Mais hélas ! trop souvent vous êtes des reines paresseuses et insouciantes, saisissant votre majesté dans les choses misérables et l’abdiquant dans les plus grandes ; laissant le désordre et la violence faire leur œuvre parmi

  1. En français dans le texte (Trad.)