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que celle des garçons, mais dirigée tout différemment. La femme, dans tous les rangs de la société, devrait savoir tout ce que saura probablement son mari ; mais le savoir tout autrement. Ses connaissances à lui devront être solidement établies et progressives ; les siennes, générales et accommodées à un usage quotidien et pratique. Non qu’il ne puisse être souvent plus sage pour les hommes d’apprendre les choses selon cette méthode féminine, c’est-à-dire pour l’usage immédiat, et de chercher à discipliner et à élever leur intelligence à l’aide de ces études mêmes qui, plus tard, seront le mieux appropriées au service social ; mais pour parler en général, l’homme devrait savoir à fond toute langue ou toute science qu’il apprend, tandis que la femme ne devrait savoir de cette même langue ou de cette science que ce qui la rendra capable de sympathiser avec son mari dans ses satisfactions intellectuelles ou celles de ses meilleurs amis.

75. Cependant, observez qu’elle doit savoir tout ce qu’elle sait avec une exquise exactitude. Il y a une immense différence entre des connaissances élémentaires et des connaissances superficielles ; entre un ferme commencement et un infirme essai pour tout embrasser. Une femme aidera toujours son mari par ce qu’elle sait ; par ce qu’elle sait à moitié ou sait mal, elle l’ennuiera simplement.

Et réellement s’il fallait que l’instruction des filles fût différente de celle des garçons, je dirais que des deux, la fille, dont l’intelligence mûrit plus vite, devrait