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Flora Mac-Ivor, Rose Bradwardine, Catherine Seyton, Diane Vernon, Lilia Redgauntlet, Alice Bridgeworth, Alice Lee et Jeanie Deans, nous trouvons, avec d’infinies variétés de grâce, de tendresse et d’intelligence, en toutes invariablement, un infaillible sens de la justice et de la dignité ; un esprit de sacrifice, prompt, infatigable, courageux à ce qui n’est que l’apparence du devoir, et beaucoup plus encore lorsque le vrai devoir fait valoir ses droits ; finalement, la patiente sagesse des affections contenues qui fait infiniment plus que protéger les objets de ces affections contre une erreur passagère, qui, graduellement, forme, anime et exalte les caractères des amants indignes, tant qu’à la fin de l’histoire, nous pouvons tout au plus écouter patiemment le récit des succès immérités de ceux-ci.

Ainsi, partout et toujours, chez Scott, comme chez Shakespeare, c’est la femme qui protège, enseigne et guide le jeune homme ; ce n’est jamais, par aucun hasard, le jeune homme qui guide ou protège sa maîtresse.

60. Faites appel maintenant, quoique plus brièvement, à de plus graves témoignages : ceux des grands Italiens et des Grecs. Vous connaissez bien le plan du grand poème de Dante : ce chant d’amour du poète à sa dame morte — chant de louanges à celle qui a veillé sur son âme. S’abaissant à la pitié seule, jamais à l’amour, elle le sauve cependant de la destruction, le sauve de l’Enfer. En proie au désespoir il va se perdre pour l’éternité ; ― elle descend du ciel à son