Et c’est parce qu’elle manque à Hamlet au moment critique, parce qu’elle n’est pas et ne peut pas, par sa nature même, être son guide, alors qu’il aurait le plus besoin d’elle, que succède l’amère catastrophe. Enfin, bien que l’on trouve trois méchantes femmes parmi les principales figures : Lady Macbeth, Regane et Goneril, nous sentons tout de suite qu’elles sont d’effroyables exceptions aux lois ordinaires de la vie : aussi leur influence est-elle fatale en proportion du pouvoir pour le bien qu’elles ont abandonné.
Tel est, à vol d’oiseau, le témoignage de Shakespeare sur la situation et le caractère des femmes dans la vie humaine. Il nous les représente comme des conseillères infailliblement fidèles et sages, comme des exemples de pureté et de justice incorruptible, toujours puissantes pour sanctifier, alors même qu’elles ne peuvent sauver.
59. Bien qu’il ne lui soit en aucune mesure comparable pour la connaissance de la nature humaine — encore moins pour la compréhension des causes et des évènements de nos destinées — mais seulement parce qu’il est l’écrivain qui nous a donné la plus large vue sur les conditions et les ordinaires manières de penser de la société moderne, je vous demande maintenant d’accueillir les dépositions de Walter Scott.
Je mets de côté, comme sans valeur, ses écrits en prose alors qu’il était un pur romantique, et, bien que ses premières poésies romantiques soient très belles, leur témoignage vaut ce que vaut l’idéal d’un enfant. Mais ses œuvres véritables, étudiées d’après la vie