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la bible d’amiens.

A. Daniel voyant la pierre détachée sans mains[1].

B. Moïse et le buisson ardent[2].

30. Sous la Vierge Annonciade.

A. Gédéon et la rosée sur la toison[3].

B. Moïse se retirant avec les tables de la loi.

Aaron dominant, montre du doigt sa verge bourgeonnante[4].

31. Sous la Vierge visitante.

A. Le message à Zacharie : « Ne crains pas, car ta prière est entendue[5]. »

  1. Allusion au chapitre ii de Daniel. Le prophète raconte à Hebricatsar ses propres songes qu’il va interpréter et dit dans le récit du songe : « Tu la contemplais (cette statue) lorsqu’une pierre fut détachée de la montagne, sans mains, qui frappe la statue dans ses pieds de fer et de terre et les brise. Alors le fer, la terre, l’airain et l’or furent brisés, etc. » (Daniel, ii, 34). — (Note du Traducteur.)
  2. Exode, iii, 3, 4. — (Note du Traducteur.)
  3. Les Juges, vi, 37, 38. — (Note du Traducteur.)
  4. « Voici, la verge d’Aaron avait fleuri pour la maison de Lévi et elle avait jeté des fleurs, produit des boutons et mûri des amandes » (Nombres, xvii, 8). — (Note du Traducteur.)

    Ces quatre sujets si éloignés en apparence de l’Histoire de la Vierge, se retrouvent au porche occidental de Laon et dans un vitrail de la collégiale de Saint-Quentin, tous deux consacrés à la Vierge comme le portail d’Amiens. Le lien entre ses sujets et la vie de la Vierge se trouve, selon M. Male, dans Honorius d’Autun (sermon pour le jour de l’Annonciation). Selon Honorius d’Autun, la Vierge a été prédite, et sa vie symboliquement figurée dans ces épisodes de l’Ancien Testament. Le buisson que la flamme ne peut consumer, c’est la Vierge portant en elle le Saint Esprit, sans brûler du feu de la concupiscence. Le buisson où descend la rosée, est la Vierge qui devient féconde, et l’aire qui reste sèche autour est la virginité demeurée intacte. La pierre détachée de la montagne sans le secours d’un bras c’est Jésus-Christ naissant d’une Vierge qu’aucune main n’a touché. Ainsi s’exprime Honorius d’Autun dans le Speculum Ecclesiæ. M. Male pense que les artistes de Laon, de Saint-Quentin et d’Amiens avaient lu ce texte et s’en sont inspiré. — (Note du Traducteur.)

  5. Saint Luc, i, 13. — (Note du Traducteur.)