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interprétations

mille fois je me suis laissé séduire par la louange ».

46. Saint Firmin le Confesseur était le fils du sénateur romain qui reçut le corps de saint Firmin lui-même. Il garda pieusement la tombe du martyr dans le jardin de son père et à la fin bâtit sur elle une église consacrée à Notre-Dame-des-Martyrs, qui fut le premier siège épiscopal d’Amiens, à Saint-Acheul, et dont nous avons parlé plus haut.

Sainte Ulpha était une jeune Amiénoise qui vivait dans une grotte calcaire au-dessus des marais de la Somme ; si jamais M. Murray vous munit d’un guide comique pour aller à Amiens, nul doute que cet auteur éclairé pourra compter beaucoup sur le plaisir que vous causera l’histoire de cette sainte troublée dans ses dévotions par les grenouilles, et les faisant taire à force de prières. Vous êtes, bien entendu, maintenant, absolument au-dessus de telles extravagances et vous êtes assuré que Dieu ne peut pas ou ne veut pas faire tant pour vous que fermer la bouche d’une grenouille. Souvenez-vous, en conséquence, que comme Il laisse aussi maintenant ouverte la bouche du menteur, du blasphémateur et du traître, vous devez fermer vos propres oreilles à leurs voix, autant que vous le pourrez.

De son nom vient saint Wolf — ou Guelf. — Voyez de nouveau les noms chrétiens de Miss Yonge. Notre tour de pierre de Wolf, Ulverstone, et l’église d’Ulpha ignorent, je crois, leurs parents picards.

47. Les autres saints, dans ce porche, sont tous pareillement provinciaux, pour ainsi dire des amis personnels des Amiénois[1] ; et au-dessous d’eux les

  1. À Reims un portail est également consacré aux saints de la province ; à Bourges, sur cinq portails, deux sont consacrés à des