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la bible d’amiens.

12. B. Orgueil, tombant de son cheval.

42. Tous ces quatre-feuilles sont plutôt symboliques que représentatifs ; et, comme leur but était suffisamment atteint si leur symbole était compris, ils avaient été confiés à un ouvrier très inférieur à celui qui sculpta la série de ceux que nous allons passer en revue et qui sont placés sous les statues des prophètes.

Le sujet de la plupart de ces quatre-feuilles est ou un fait historique, ou une scène dont parle le prophète comme y ayant effectivement assisté dans une vision. Et ce sont les mains les plus habiles que l’architecte a en général chargé de leur exécution. En donnant leur interprétation, je rappelle pour chacun d’eux le nom du prophète dont ils commentent la vie ou la prophétie[1].

  1. Généralement les prophéties sont écrites sur des banderoles au lieu d’être figurées comme à Amiens dans des bas-reliefs. Pour compléter par des images ruskiniennes, le tableau que donne ici Ruskin, nous cesserons de citer uniquement M. Male et nous rapprocherons les prophéties figurées à Amiens, des prophéties inscrites au baptistère de Saint-Marc. On sait que ces mosaïques sont décrites dans Saint Marks Rest au chapitre Sanctus, Sanctus, Sanctus. Et le baptistère de Saint-Marc, dont l’éblouissante fraîcheur est si douce à Venise pendant les après-midi brûlants, est à sa manière une sorte de Saint des Saints ruskinien. M. Collingwood, le disciple préféré de Ruskin, à qui nous devons, en somme, le plus beau livre qui ait été écrit sur lui, a dit que le Repos de Saint-Marc était aux Pierres de Venise ce que la Bible d’Amiens était aux Sept Lampes de l’architecture. Je pense qu’il veut dire par là que le sujet de l’un et de l’autre a été choisi par Ruskin comme un exemple historique, destiné à illustrer les lois édictées dans ses livres de théorie ! C’est le moment où, comme aurait dit Alphonse Daudet, « le professeur va au tableau ». Et, en effet, par bien des points rien ne ressemble plus à la Bible d’Amiens que cet Évangile de Venise. Mais le Repos de Saint-Marc n’est déjà plus du meilleur Ruskin. Il dit lui-même, de façon touchante dans le chapitre ; The Requiem, cité plus haut : « Passons à l’autre dôme qui est plus sombre. Plus sombre et très sombre ; pour mes vieux yeux à peine déchiffrable ; pour les vôtres s’ils