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la bible d’amiens.

10. A. Chasteté, écu avec le Phénix[1].

10. B. Volupté, un baiser trop ardent[2].

11. A. Sagesse, sur son écu une racine mangeable, je crois[3] ; signifiant la tempérance, comme le commencement de la sagesse.

11. B. Folie[4], le type ordinaire usité dans tous les psautiers primitifs, d’un glouton armé d’un gourdin.

  1. Pour se rendre compte combien sa religion jadis glorieuse est profanée et lue à rebours par l’esprit français moderne, il vaut la peine, pour le lecteur de demander chez M. Goyer (place Saint-Denis), le Journal de Saint-Nicolas de 1880 et de regarder le Phénix tel qu’il est représenté à la page 610. L’histoire a l’intention d’être morale, et le Phénix représente l’avarice, mais l’entière destruction de toute tradition sacrée et poétique dans l’esprit d’un enfant par une telle image, est une immoralité qui neutraliserait la prédication d’une année.

    Afin que cela vaille la peine pour M. Goyer de vous montrer le numéro, achetez celui dans lequel il y a « les conclusions de Jeannie » (p. 337) : La scène d’église (avec dialogue) dans le texte est charmante. — (Note de l’Auteur.)

    M. Male n’est pas éloigné de croire que l’artiste qui a représenté la chasteté à Notre-Dame de Paris (Rose) voulait figurer sur son écu une salamandre, symbole de la chasteté parce qu’elle vit dans les flammes, a même la propriété de les éteindre et n’a pas de sexe. Mais l’artiste s’étant trompé et ayant fait de la salamandre un oiseau, son erreur aurait été reproduite à Amiens et à Chartres. — (Note du Traducteur.)

  2. Mais chaste cependant : « Nous voilà loin des terribles figures de la luxure sculptées au portail des églises romanes ; à Moissac, à Toulouse des crapauds dévorant le sexe d’une femme et se suspendant à ses seins » (Male). — (Note du Traducteur.)
  3. « Son écu est décoré d’un serpent qui, parfois, s’enroule autour d’un bâton. Aucun blason n’est plus noble puisque c’est Jésus lui-même qui l’a donné à la prudence : « Soyez prudents, disait-il, Comme des serpents » (Male).

    Giotto donne à la Prudence la double face de Janus et un miroir (Stones of Venice, I, v, § lxxxiii). Voir dans ce chapitre de Stones of Venice la définition des mots tempérance, σωροσύνη, μανία, ὔβριςlxxix). — (Note du Traducteur.)

  4. « La folie, qui s’oppose à la prudence, mérite de nous arrêter plus longtemps. Elle s’offre à nous à Paris, à Amiens,