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interprétations

Et après avoir prié cette prière ou au moins l’avoir lue avec le désir d’être meilleur (si vous ne le pouvez pas, il n’y a aucun espoir que vous preniez à présent plaisir à aucune œuvre humaine de haute inspiration, que ce soit poésie, peinture ou sculpture) nous pouvons nous avancer un peu plus à l’ouest de la nef, au milieu de laquelle, mais seulement à quelques yards de son extrémité, deux pierres plates (le bedeau vous les montrera), l’une un peu plus en arrière que l’autre, sont posées sur les tombes des deux grands évêques, dont toute la force de vie fut donnée, avec celle de l’architecte, pour élever ce temple. Leurs vraies tombes sont restées au même endroit ; mais les tombeaux élevés au-dessus d’elles, changés plusieurs fois de place, sont maintenant à votre droite et à votre gauche quand vous regardez en arrière vers l’abside, sous la troisième arche entre la nef et les bas côtés.

23. Tous deux sont en bronze, fondus d’un seul jet et avec une maîtrise insurpassable, et à certains égards inimitable, dans l’art du fondeur.

« Chef-d’œuvres de fonte, le tout fondu d’un seul jet, et admirablement[1]. » Il n’y a que deux tombeaux semblables qui existent encore en France, ceux des enfants de saint Louis. Tous ceux du même genre, et il y en avait un grand nombre dans toute grande cathédrale française ont été d’abord arrachés des sépultures qu’ils

  1. Viollet-le-Duc, vol. VIII, p. 256. — Il ajoute : « L’une d’elles est comme art » (voulant dire art général de la sculpture) « un monument de premier ordre » ; mais ceci n’est vrai que partiellement ; ainsi je trouve une note dans l’étude de M. Gilbert (p. 126). « Les deux doigts qui manquent à la main droite de l’évêque Godefroy paraissent un défaut survenu à la fonte. » Voyez plus loin sur ces monuments et ceux des enfants de saint Louis, Viollet-le-Duc, vol. IX, p. 61, 62. — (Note de l’Auteur.)