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interprétations

l’extérieur d’une cathédrale française, excepté sa sculpture, comme l’envers d’une étoffe qui vous aide à comprendre comment les fils produisent le dessin tissé ou brodé du dessus[1].

Et si vous ne vous sentez pas pris d’admiration pour ce chœur et le cercle de lumière qui l’entoure, quand vous levez les regards vers lui du milieu de la croix, vous n’avez pas besoin de continuer à voyager à la recherche de cathédrales, car la salle d’attente de n’importe quelle station est un endroit bien mieux fait pour vous ; mais, s’il vous confond et vous ravit d’abord, alors plus vous le connaîtrez, plus votre étonnement grandira. Car il n’est pas possible à l’imagination et aux mathématiques unies de faire avec du verre et de la pierre quelque chose de plus noble ou de plus puissant que cette procession de verrières, ni rien qui donne plus l’impression de la hauteur et dont la hauteur réelle ait été déterminée par un calcul aussi réfléchi et aussi prudent.

9. Du pavé à la clef de voûte il n’y a que 132 pieds français — environ 130 anglais. Songez seulement, vous qui avez été en Suisse — que la chute du Staubbach a 900 pieds[2]. Bien mieux, le rocher de Douvres au-dessous du château, juste où finit la promenade, est deux fois aussi haut, et les petits cokneys qui paradent sur l’asphalte à la polka militaire, se croient, je pense, aussi grands ; mais avec les petits logements, huttes et cahutes qu’ils ont mis autour, ils ont réussi à le faire

  1. La même nuance (tissé ou brodé) se retrouve dans Verona and other Lectures, p. 47. — (Note du Traducteur.)
  2. Cf. sur la hauteur apparente et réelle des cathédrales et des montagnes, The Seven lamps of Architecture, chap. iii. § 4. — (Note du Traducteur.)