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interprétations

grave, imagina pour la France une foi plus joyeuse et voulut avoir partout des Madones-soubrettes aux regards brillants, laissant sa propre Jeanne d’Arc aux yeux sombres se faire brûler comme sorcière ; et depuis lors les choses allèrent leur joyeux train, tout droit, « ça allait, ça ira », jusqu’aux plus joyeux jours de la guillotine. Mais pourtant ils savaient encore sculpter au xive siècle, et la Madone et son linteau d’aubépine en fleurs[1] sont dignes que vous les regardiez, et plus encore les sculptures aussi délicates et plus calmes[2] qui sont au-dessus et qui racontent la propre histoire de saint Honoré, dont on parle peu aujourd’hui dans le faubourg parisien qui porte son nom.

Je ne veux pas vous retenir maintenant pour vous raconter l’histoire de saint Honoré (trop content seulement de vous laisser à cet égard quelque curiosité si c’était possible[3]), car certainement vous êtes impatients d’entrer dans l’église, et vous ne pouvez pas y entrer

  1. Moins charmante que celle de Bourges. Bourges est la cathédrale de l’aubépine. Cf. Ruskin, Stones of Venice : « L’architecte de la cathédrale de Bourges aimait l’aubépine, aussi il a couvert son porche d’aubépine. C’est une parfaite Niobé de mai. Jamais il n’y eut pareille aubépine. Vous la cueilleriez immédiatement sans la crainte de vous piquer » (Stones of Venice, I, II, 13-15). — (Note du Traducteur.)
  2. Cf. « Remarquez que le calme est l’attribut de l’art le plus élevé. » Relations de Michel Ange et de Tintoret, § 219, à propos d’une comparaison entre les anges de Della Robbia et de Donatello « attentifs à ce qu’ils chantent, ou même transportés, — les anges de Bernardino Luini, pleins d’une conscience craintive — et les anges de Bellini qui, au contraire, même les plus jeunes, chantent avec autant de calme que filent les Parques ». — (Note du Traducteur.)
  3. Voyez d’ailleurs pages 32 et 130 (§§ 112-114) de l’édition in-octavo, The Two Paths. — (Note de l’Auteur.)