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et le paragraphe) et Jérôme répond : « J’ai suivi les commentaires d’Origène, de… » — cinq ou six personnes différentes qui dans la suite devinrent des hérétiques avant que Jérôme en ait fini avec elles. — «Et pour vous confesser l’honnête vérité », continue Jérôme, « j’ai lu tout cela et, après avoir bourré ma tête d’une grande quantité de choses, j’ai envoyé chercher mon secrétaire et je lui ai dicté, tantôt mes propres pensées, tantôt celles des autres sans beaucoup me souvenir de l’ordre, quelquefois des mots, ni même du sens. » Ailleurs (plus loin, dans le même livre[1]) il dit : « Je n’écris pas moi-même : j’ai un secrétaire et je lui dicte ce qui me vient aux lèvres. Si je désire réfléchir un peu, ou exprimer mieux la chose, ou une chose meilleure, il fronce le sourcil et tout son regard me dit assez qu’il ne peut supporter d’attendre. » Voici un vieux gentleman sacré auquel il n’est pas bon de se fier pour interpréter les Écritures, pense Sa Majesté ; mais elle ne dit pas — laissant le père Vota à ses réflexions. » Hélas non, reine Sophie, il ne faut nous en rapporter pour cette sorte de chose ni au vieux saint Jérôme ni à aucune autre lèvre ou esprit humains ; mais seulement à l’Éternelle Sophia[2], à la Puissance de Dieu et à la sagesse de Dieu. Au moins pouvez-vous voir

  1. Commentaires sur les Galates, chap. iii. — (Note de l’Auteur.)
  2. Allusion essentiellement ruskinienne à l’étymologie du mot : Sophie ; ici c’est à peine un calembour, mais le lecteur a pu voir au dernier chapitre à propos de la signification délicatement « Saline » du mot Salien et dans les jeux de mots avec « Salés » et « Saillants » jusqu’ou pouvait aller la manie étymologique de Ruskin. Pour nous en tenir au passage ci-dessus (Sophie-Sagesse), il trouve son explication (et avec lui tous les jeux de mots de Ruskin, même les plus fatigants), dans les lignes suivantes de Sesame and lilies, Of kings treasuries, 15 : Il (l’homme instruit) est savant dans la descendance des mots, distingue d’un coup