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récits de la Bible ; et sur les interprétations que les grands ordres monastiques donnèrent de leur signification beaucoup plus par leur exemple que par leurs préceptes. La poésie et l’histoire des Testaments Syriens furent fournies à l’Église latine par saint Jérôme pendant que la vertu et l’efficacité de la vie monastique sont résumées dans la règle de saint Benoit. Comprendre la relation de l’œuvre accomplie par ces deux hommes avec l’organisation générale de l’Église, est de première nécessité pour l’intelligence de la suite de son histoire.

Dans son chapitre xxxvii, Gibbon prétend nous donner un aperçu de l’« Institution de la vie monastique » au iiie siècle. Mais la vie monastique a été instituée quelque peu plus tôt et par beaucoup de prophètes et de rois. Par Jacob quand il prit la pierre pour oreiller[1] ; par Moïse quand il se détourna pour contempler le buisson ardent[2] ; par David avant qu’il eût laissé « ce petit troupeau de brebis dans le désert[3] » et par le prophète qui « fut dans les déserts jusqu’au moment de paraître devant Israel[4] ». Nous en voyons la première « institution » pour l’Europe sous Numa, dans ses vierges vestales et son collège des Augures, fondés sur la conception d’origine étrusque et devenue romaine

  1. Allusion au verset de la Genèse qui précède le Songe de Jacob : « Il prit donc des pierres du lieu et en fit son chevet et s’endormit au même lieu (Genèse, xxviii, 11). — (Note du Traducteur.)
  2. Allusion à la Bible : « Alors Moïse dit : Je me détournerai maintenant et je verrai cette grande vision et pourquoi le buisson ne se consume pas » (Exode, iii, 3). — (Note du Traducteur.)
  3. I Samuel, xvii, 28. — (Note du Traducteur.)
  4. Saint Luc, i, 80. Il s’agit de saint Jean-Baptiste. — (Note du Traducteur.)