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comme formé par l’établissement des Bretons en Bretagne et pas du tout par l’influence romaine au-delà de l’Humber.

25. Ainsi, repassant encore une fois l’ordre de nos contrées et remarquant seulement que les Îles Britanniques bien que situées pour la plupart, si on regarde les degrés, très au nord de tout le reste de la zone nord, sont placées par l’influence du Gulf Stream sous le même climat, vous avez, à l’époque où commence notre histoire de la chrétienté, la zone gothique pas encore convertie, et n’ayant même encore jamais entendu parler de la foi nouvelle. Vous avez la zone classique qui en a connaissance à des degrés divers et de plus en plus, la discutant et s’efforçant de l’éteindre, et votre zone arabe, qui en est le foyer et le soutien, enveloppant la Terre Sainte de la chaleur de ses propres ailes et chérissant (cendres du Phénix[1] qui s’est consumé pour toute la terre) l’espoir de la Résurrection[2].

26. Ce qu’eût été le cours, ou même le sort, du Christianisme, s’il n’avait été prêché qu’oralement, au lieu d’être soutenu par sa littérature poétique, pourrait être l’objet de spéculations profondément instructives, — si le devoir d’un historien était de réfléchir au lieu de raconter. La puissance de la foi chrétienne fut toujours fondée en effet sur les prophéties écrites et les

  1. « Le Phénix est, dès la plus haute antiquité chrétienne, le symbole de l’immortalité » (Émile Male, Histoire de l’art religieux au xiiie siècle). — (Note du Traducteur.)
  2. Voir dans On the old road, l’Espoir de la Résurrection, condition nécessaire du Chant pour les chrétiens. Même dans l’antiquité le chant d’Orphée, le chant de Philomèle, le chant du cygne, le chant d’Alcyon, sont inspirés par un espoir obscur de résurrection (On the old road, II, 45 et 46). — (Note du Traducteur.)