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font que laisser paraître d’une manière toute naturelle leurs différences, quand le système politique qui les dissimulait fut mis à l’épreuve par le christianisme.

Les historiens semblent ordinairement aussi avoir presque entièrement perdu de vue que dans les guerres des derniers Romains avec les Goths, les grands capitaines goths étaient tous chrétiens ; et que la forme vigoureuse et naïve que la foi naissante prenait dans leurs esprits est un sujet d’étude plus important à approfondir que les guerres inévitables qui suivirent la retraite de Dioclétien, ou que les schismes confus et les crimes de la cour lascive de Constantin.

Je suis forcé cependant de noter les conditions dans lesquelles les derniers partages arbitraires de l’empire eurent lieu afin qu’ils éclaircissent pour vous au lieu de l’embrouiller, l’ordre des nations que je voudrais fixer dans votre mémoire.

21. Au milieu du ive siècle vous avez politiquement ce que Gibbon appelle « la division finale des empires d’Orient et d’Occident ». Ceci signifie surtout que l’empereur Valentinien, cédant, non sans hésitation, à ce sentiment qui dominait alors dans les légions, que l’empire était trop vaste pour rester dans les mains d’un seul, prend son frère comme collègue, et partage, non pas à proprement parler leur autorité, mais leur attention, entre l’Orient et l’Occident.

À son frère Valens il assigne l’extrêmement vague « Préfecture de l’Est, du Danube inférieur aux confins de la Perse », pendant qu’il réserve à son propre gouvernement immédiat les « préfectures toujours en guerre d’Illyrie, d’Italie et de Gaule, depuis l’extrémité de la Grèce jusqu’au rempart calédonien et du rempart de Calédonie au pied du mont Atlas. » Ceci veut