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dois pour le moment demander au lecteur la permission de rechercher avec lui, s’il est moins royal, ou plus cruel de frapper un soldat insolent sur la tête avec sa hache d’armes à soi, que de frapper une personne telle que Sir Thomas More[1] sur le cou avec celle d’un exécuteur, ayant recours au fonctionnement mécanique — comme serait celui du couperet, de la guillotine ou de la corde, pour donner le coup de grâce — des formes accommodantes de la loi nationale et de l’intervention gracieusement mêlée d’un groupe élégant de nobles et d’évêques.

44. Il y a des choses bien plus noires à dire de Clovis que celle-ci, alors que sa vie fière tirait vers sa fin, des choses qui vous seraient racontées dans toute leur vérité, si aucun de nous pouvait voir clair dans la noirceur. Mais nous ne pouvons jamais savoir la vérité sur le péché ; car sa nature est de tromper également le pécheur d’une part, et le juge de l’autre. Diabolique, nous trompant si nous y succombons, ou le condamnons ; voici à ce sujet les facéties de Gibbon si vous vous en souciez ; mais j’extrais d’abord des paragraphes confus qui y amènent, des phrases de louange que le sage de Lausanne n’accorde pas d’ordinaire aussi généreusement qu’en cette circonstance à ceux de ses héros qui ont confessé la puissance du christianisme.

45. « Clovis n’avait pas plus de quinze ans, quand, par la mort de son père, il lui succéda comme chef de la tribu salienne. Les limites étroites de son royaume s’arrêtaient à l’île des Bataves, avec les anciens dio-

  1. Décapité en 1535, sur l’ordre de Henri VIII, pour avoir refusé de prêter le serment de suprématie. — (Note du Traducteur.)