Jeanne d’Arc et a en elle beaucoup plus de puissance. Elle se distingue par le calme de sa force (exactement comme saint Martin par sa patience se distingue des prélats combatifs) — de la foule digne de pitié des saintes femmes martyres.
Il y a des milliers de jeunes filles pieuses qui n’ont jamais figuré dans aucun calendrier, mais qui ont passé et gâché leur vie dans la désolation, Dieu sait pourquoi, car nous ne le savons pas, mais en voici une, en tout cas, qui ne soupire pas après le martyre et ne se consume pas dans les tourments, mais devient une Tour du Troupeau[1] et toute sa vie lui construit un bercail.
8. La première chose ensuite que vous avez à remarquer à son sujet c’est qu’elle est absolument gauloise de naissance. Elle ne vient pas comme missionnaire de Hongrie ou d’Illyrie, ou d’Égypte, ou de quelque région mystérieuse dont on ne dit pas le nom, mais elle grandit à Nanterre, comme une marguerite dans la rosée, la première « Reine Blanche » de Gaule.
Je n’ai pas encore fait usage de ce vilain mot « Gaule », et nous devons tout de suite nous bien assurer de sa signification, bien que cela doive nous coûter une longue parenthèse.
9. Au temps de la puissance grandissante de Rome, son peuple appelait Gaulois tous ceux qui vivaient au nord des sources du Tibre. Si cette définition générale ne vous suffit pas, vous pouvez lire l’article Gallia dans le Dictionnaire de Smith qui tient soixante et onze colonnes d’impression serrée, chacune de la longueur de trois de mes pages : et il vous dit à la fin : « Quoique long, ce n’est pas complet. » Vous pouvez
- ↑ Allusion à Michée, iv, 8. — (Note du Traducteur.)