Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Assez chétive, âgée de sept ans, c’est tout ce qui en est dit quand on entend d’abord parler d’elle : « Sept fois 1 font 7 (je suis vieille, tu peux me croire, linotte, linotte[1]) et tout autour d’elle, déchaînées comme les Furies, farouches comme les vents du ciel, les armées gothes, dont le tonnerre retentit sur les ruines de l’Univers.

5. À deux lieues de Paris (le Paris Romain appelé à bientôt disparaître avec Rome elle-même), la petite créature garde son troupeau, pas même le sien propre, ni le troupeau de son père, comme David ; elle est la servante louée d’un riche fermier de Nanterre. Qui peut me dire quoi que ce soit sur Nanterre ? Quel pèlerin de notre époque omni-spéculante, omni-ignorante, a eu la pensée d’aller voir quelles reliques il peut y avoir encore là ? Je ne sais pas même de quel côté de Paris ce lieu est situé[2], ni sous quel amas de poussière charbonneuse de chemin de fer et de fer, il faut se représenter les pâturages et les champs fleuris de cette sainte Phyllis de féerie[3]. Il y avait encore de tels champs, même de mon temps, entre Paris et Saint-Denis (voyez le plus joli de tous les chapitres des Mystères de Paris, où Fleur-de-Marie y court librement pour la première fois) ; mais, à présent, je suppose que la terre natale de sainte Phyllis a servi toute à élever des bastions et des glacis (profitables et bénis de tous les saints et d’elle comme ils en ont depuis donné la preuve), ou est couverte de manufactures et de cabarets.

  1. Miss Ingelow. — (Note de l’Auteur.)
  2. Après enquête je trouve dans la plaine entre Paris et Sèvres. — (Note de l’Auteur.)
  3. On les montrerait encore à Nanterre sous les noms de Parc de Sainte-Geneviève et de Clos de Sainte-Geneviève (abbé Vidieu, Sainte Geneviève, patronne de Paris). — (Note du Traducteur.)