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des quarante jours — ou du nombre indéfini de jours signifié par quarante — il a la tête tranchée, comme il sied aux martyrs de l’avoir, et le rôle de son être mortel est terminé.

La vieille, vieille histoire, dites-vous ? Soit, vous la retiendrez d’autant plus aisément. Les Amiénois la retinrent avec tant de soin, que douze cents ans après, au xiie siècle, ils jugèrent bon de sculpter et de peindre les quatre tableaux en pierre, numéro 1, 2, 3 et 4 de notre première photographie du chœur : scène Ire, Saint Firmin arrivant ; scène IIe, Saint Firmin prêchant ; scène IIIe, Saint Firmin baptisant ; et scène IVe, Saint Firmin décapité, par un bourreau avec des jambes très rouges, et un chien qui l’accompagne du genre du chien dans Faust, duquel nous pourrons avoir à reparler tout à l’heure[1].

8. Pour continuer en attendant l’histoire de saint Firmin, telle qu’elle est connue depuis ces temps reculés, son corps fut reçu et enterré par un sénateur romain, son disciple (une sorte de Joseph d’Arimathie, vis-à-vis de saint Firmin) dans le propre jardin du sénateur. Lequel aussi éleva un petit oratoire sur son tombeau.

Le fils du sénateur romain construisit une église pour remplacer l’oratoire, dédiée à Notre-Dame des

  1. En réalité, Ruskin ne parlera plus de cette clôture extérieure du chœur, sauf, sous forme de simple allusion, au ive chapitre. Mais vous pourrez en lire une superbe description aux pages 400 et 401 de la Cathédrale de M. Huysmans. Nous n’avons pas malheureusement la place de la reproduire ici. M. Huysmans qui a voué une dévotion toute particulière à Notre-Dame de Chartres reconnaît pourtant que la clôture du chœur est beaucoup plus belle à Amiens qu’à Chartres. — (Note du Traducteur.)