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manière de vivre, ceux de la classe moyenne ou aisée sont aussi ceux qui se distinguent le plus par cette qualité. Leur nourriture est simple et se compose principalement de fruits, d’autres végétaux et de fromage. Ils sont très-sobres de boissons spiritueuses. Ceci est moins applicable aux classes inférieures, pour lesquelles, il est vrai, les vins forts et l’eau-de-vie de canne à sucre sont nécessaires jusqu’à un certain point, car autrement les alimens lourds dont se compose leur principale nourriture, le manioc, le maïs, les fèves et les viandes sèches et salées, leur seraient nuisibles. Il est rare de trouver des ivrognes, même parmi les Brésiliens de la plus basse condition ; ces excès sont plus fréquens de la part des Nègres et des Indiens[1]. Ce qui prouve le mieux que les habitans de Rio ont adopté un genre de vie convenable à leur climat, c’est l’excellence de l’état sanitaire. Les maladies endémiques et épidémiques y sont tout-à-fait inconnues, ce qui est d’autant plus étonnant que dans le voisinage de la ville les marécages du Saco-do-Alfarez occupent une grande étendue de terrain et qu’en général on a peu de soin de la propreté des rues, à tel point qu’aux endroits les plus fréquentés on laisse parfois pendant des journées entières des chiens, des chats ou même des mulets crevés.


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  1. Nous dirons une fois pour toutes que par Brésiliens nous entendons les blancs nés au Brésil ou les habitans qui se rapprochent de la couleur blanche.