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Au sud et à l’est une autre chaîne enveloppe la province des Amazones, et la sépare de celles du Paraguay, du Parana et du San-Francisco. Cette chaîne commence aux confins du Haut-Pérou, se dirige au sud-est jusqu’au 20.E degré de latitude, puis tourne au nord-est jusques vers le 10.E degré, où elle se brise en deux branches qui, formant un demi-cercle, renferment le bassin du Parahiba. C’est cette chaîne qui fournit à la rivière des Amazones les affluens les plus considérables : nous citerons le Rio-Madeira, le Topayas, le Xingu, l’Uruguay et le Tocantin. Cette immense région, qui dans sa plus grande largeur a 22 degrés et tout autant de longueur, se rétrécit de plus en plus vers l’est. Le plus occidental de ses fleuves, coulant du sud au nord, est séparé des provinces de la côte du nord et du Rio-de-San-Francisco par la partie septentrionale de cette chaîne, que nous pourrions qualifier d’intérieure. La première de ces deux provinces renferme une multitude de fleuves qui du sud au nord s’écoulent dans la mer : nous ne nommerons que le Parahiba, qui est le plus important. Ses frontières, à l’ouest vers les Amazones, et vers le San-Francisco au sud, sont formées par le demi-cercle de montagnes ouvert par la chaîne principale de l’intérieur. À la vérité, le San-Francisco se jette dans la mer à l’est, néanmoins son cours se dirige principalement du sud-ouest au nord-est, et la province qu’il nomme est divisée de celle de la côte d’orient, d’abord par la portion de la chaîne intérieure qui suit la même direction, puis par la seconde ligne parallèle des montagnes du Brésil et par leurs embranchemens. Cette seconde ligne, que nous appellerons celle de la côte, part de l’extrémité méridionale du Brésil, puis, sous différens noms, elle suit le rivage jusqu’au Rio-San-Francisco, où elle fait un coude à l’ouest, ce qui l’éloigne un peu de la côte ; enfin, se tenant à peu près à pareille distance et de cette côte et de la chaîne intérieure, elle se replie au nord-est, traçant ainsi la frontière qui divise la province du San-Francisco de celle de la côte orientale : la première a de plus pour limite méridionale une branche de communications entre les deux chaînes. Ce que nous avons dit, suffit pour faire connaître les limites de la seconde, elle comprend ainsi l’espace laissé entre la mer et la seconde chaîne, qui lui envoie beaucoup de rivières, tant dans la direction de l’est que dans celle du sud-est. Dans presque toute sa longueur cette province maritime est coupée par une chaîne de montagnes qui est aussi parallèle à la côte : on l’appelle Serra-do-Mar ; elle ne divise point le cours des eaux, mais elle ouvre des passages à celles qui viennent de l’intérieur.

Les limites des régions du Paraguay et de Parana résultent aussi en grande partie