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XXXVIII. — RÉCIT SUR L’EUCHARISTIE.



afin d’apprendre de sa bouche quelle était la conduite que Dieu avait tenue

à son égard. Elle lui raconta alors clairement toute la vision et, d’une voix forte, elle lui dit : « Il dépend de toi que je sois guérie ; si tu veux que je vive et que je reste avec toi, donne-moi part à la sainte communion des orthodoxes à laquelle tu participes toi-même. » Celui-ci, après avoir acquis la conviction que c’était la volonté de Dieu et avoir noté le jour où elle avait eu cette vision, — il avait précisément l’Eucharistie que lui envoyait chaque année l’évêque abba Pierre[1], — et après avoir eu foi et confiance en elle et lui avoir demandé sa parole, il lui donna part aux mystères du salut. Elle se leva, vécut d’une vie pure et parfaite dans l’orthodoxie et dans toute la vertu, et, à la fin de l’année, elle mourut.

Ces prodiges furent racontés par le scolastique Anianus à ceux qui accompagnaient l’abba Jean, archimandrite et évêque, l’abba Julien, prêtre, l’abba André, (l’abba) Paul et l’abba Théodore, et à toute leur compagnie, lorsque, sur le mandat de l’empereur Zénon, ils se rendaient à Constantinople[2].

  1. Cf. infra, ch. lxxviii. Sur cette coutume de recevoir la communion pour une année, voir aussi Moschus, Pratum spirituale, ch. lxxix.
  2. Ils sont mentionnés chez Land, III, p. 189, 190, 192. Jean le Tabennésiote évêque d’Alexandrie de juin à déc. 482, Théodore évêque d’Antinoé, les archimandrites Paul (le sophiste) et André, qui s’étaient séparés de Pierre Monge, furent envoyés à Constantinople. Théodore d’Antinoé est mentionné plus haut, p. 76 et P. O., II. 78. Il ne doit pas être confondu avec Théodore, successeur de Pierre l’Ibère, P. O., II, 86, 87, 107, 111, 223, dont la mort est mentionnée, ibid., 224 à 227.