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XXXVII. — VISION SUR LA TRINITÉ.



sainte Trinité et non un autre loin de là ! Mais les deux autres sont seulement une lumière inaccessible, inimaginable, insaisissable et incompréhensible.

XXXVIII. — Il y eut un certain Anianus, scolastique[1] intègre, vertueux et orthodoxe[2] ; il en était d’ailleurs ainsi de son père. Étant (encore) jeune enfant à Alexandrie, il mérita de recevoir le baptême des mains de notre père[3] ; ensuite il demeura en Cilicie ; et, après s’être fixé dans la ville impériale, il y prit une femme vertueuse et ornée d’autres qualités, mais qui n’était pas orthodoxe[4], et adhérait, au contraire, aux deux natures ; bien des fois il la tourmenta pour l’amener à l’orthodoxie[5], mais elle demeura dans son obstination, de sorte que, animé par le zèle de Dieu et le saint amour, il écrivit fréquemment à notre bienheureux père qui était en Palestine — c’est de lui seul, en effet, qu’il recevait la communion — pour qu’il demandât à Dieu d’arracher sa femme au parti des deux natures. Quand le saint eut prié, il arriva ce qui suit :

Cette bienheureuse tomba dans une grave maladie, à tel point que les médecins en désespérèrent complètement ; ainsi proche de sa fin, elle eut la vision suivante : Elle fut conduite par les anges dans un lieu obscur, rempli

  1. σϰολαστιϰός, c’est-à-dire avocat.
  2. ὀρθόδοξος.
  3. Cf. ch. xlix.
  4. ὀρθόδοξος.
  5. Litt. « près des orthodoxes ».