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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



la Trinité, alors que tu es baptisé au nom de la Trinité ? Car ce qu’enseigne Nestorius, est opposé à la Trinité. » Saisi par le Thrace Flavien, qui était alors gouverneur[1] et tyran, il eut beaucoup à souffrir par ses ordres ; il fut frappé et couvert de blessures et, en dépit de l’opinion publique, il fut condamné à l’exil[2]. Comme la sentence était publiée dans la ville[3], le peuple l’enleva et le conduisit à l’église de Sainte Euphémie où il demeura un certain temps, priant et suppliant le Seigneur de vérité et lui demandant de ne pas supporter jusqu’à la fin que l’impie Nestorius osât (agir) contre la piété.

Sur ces entrefaites, il arriva ce qui suit : Comme le vénérable empereur Théodose était dehors sur la place, une brique[4] tomba d’en haut et l’atteignit à la tête ; peu s’en fallut qu’il ne fût en péril[5] de mort. Quand il fut sauvé contre toute espérance et qu’il était dans la crainte et dans une grande frayeur, il vit la nuit un homme qui lui disait : « C’est à cause de Basile, le serviteur de Dieu, que tu as ainsi souffert, parce que tu ne l’écoutes pas, lui qui lutte pour la crainte de Dieu. » Aussitôt il donna l’ordre de faire venir

  1. μάγιστρος.
  2. Basile rapporte avoir souffert des tourments analogues, Labbe, Conciles, III, 430 AB, cf. 427 D.
  3. Cf. Labbe, III, 427 D : τοῦ ϰήρυϰος βοῶντος ἔμπροςθεν αὐτῶ.
  4. ϰεραμίς.
  5. ϰίνὸυνος.