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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



Il s’enfuit et ainsi il demeura jusqu’à la fin inébranlable dans les saintes actions et dans la foi orthodoxe.

XXXI. — Le vénérable abba Pierre, évêque, nous racontait (ce qui suit) au sujet d’un certain saint qui s’appelait Héliodore, pâtre. Celui-ci quitta le monde et se rendit sur le sommet des montagnes et dans les forêts du Taurus en Cilicie ayant élu domicile avec les animaux sauvages, pendant de nombreuses années, il y demeurait dans l’oubli des hommes ; en guise de nourriture, il se servait sans préparation des pousses des arbres et des plantes sauvages ; pour ce même motif sa chevelure lui tenait lieu de manteau hiver et été. Or des chasseurs de cerfs et d’(autres) animaux sauvages, venus selon leur coutume dans ces lieux, virent le saint de loin et crurent avoir affaire à un animal étrange à cause de son état[1] sauvage ; ils posèrent un filet et ils le prirent après qu’il eut passé beaucoup d’années dans ce genre d’ascétisme.

Ainsi découvert et ne pouvant plus se livrer aux œuvres d’abnégation et suivre la croix, il fut sollicité ou plutôt[2] contraint par les habitants de ces contrées d’aller dans le monde ; il habita dans un monastère et il devint

  1. κατάστασις.
  2. μᾶλλον δέ.