XXVII. — Un certain soldat (du nom de) Zénon, primicier de la cohorte[1] des Daces[2] casernée à Alexandrie, fut envoyé par le cubiculaire[3] Cosme en Palestine, pour garder, jusqu’à son arrivée, l’abba Pierre, notre évêque, et l’abba Isaïe, moine paisible[4] ; il attendait (le moment) de les conduire près de l’empereur Zénon ; c’est ainsi, en effet, qu’on lui avait ordonné d’agir[5]. Arrivé en Palestine, il rapportait au vénérable, en notre présence, l’histoire suivante : Un certain Pierre, qui était σχολάριος[6], me racontait ce qui suit :
J’étais un grand ami de Nestorius, j’approuvais le Concile de Chalcédoine et l’empereur Marcien, et bien des fois je m’élevais contre ceux qui les accusaient. Je vis, pendant la nuit, un homme qui me disait : « Jusques à quand seras-tu dans l’erreur et refuseras-tu d’adhérer à la vérité ? Viens donc, je te montrerai où se trouve l’empereur Théodose d’une part et où se trouve Marcien d’autre part. » Et il me fit voir, dans un lieu rempli d’une lumière inaccessible, le vénérable Théodose dans une gloire inénarrable et plus brillante que le soleil ; (puis) il me conduisit dans un autre lieu rempli de fumée,
- ↑ Primicerius ἀριθμοῦ.
- ↑ Cf. Clermont-Ganneau, loc. cit., t. III, p. 231.
- ↑ Cubicularius.
- ↑ Sa Vie figure dans Land, III, 346-356, et ses œuvres dans Migne, Patr. gr., t. XL, col. 1103-1214. Cf. supra, ch. xii et ch. lxv.
- ↑ Cf. Land, III, 192 et 355 ; Raabe, p. 103-104, et Patrol. or., II, 101.
- ↑ Officier de la garde impériale. Cf. Clermont-Ganneau, loc. cit., t. III, p. 233, et Migne, P. L., t. LXXIV. col. 499.
