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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



qui est venu du ciel celui qui l’entendit, celui-là même l’affirma et l’annonça publiquement, (à savoir) le vénérable Romanus[1] dont (le nom) retentit partout ; il fut archimandrite et directeur du grand monastère qui se trouvait du côté de Thécué[2], village situé à environ quinze milles au sud de Jérusalem, et où il y avait à cette époque plus de six cents moines, dirigés par ce saint et demeurant en paix.

Quand on connut dans tout l’Orient l’apostasie et la prévarication de Juvénal et de ceux qui se réunirent à Chalcédoine, auxquels on donnait le nom d’évêques, les fidèles de tous les lieux et surtout l’armée[3] des saints moines furent saisis d’une tristesse sans borne et d’une profonde angoisse. Ceux-ci sortirent de leurs monastères et ils coururent en quelque sorte vers leur père commun, revêtu de Dieu, qui se tient constamment devant Dieu, je veux parler de saint Romanus ; ils lui demandaient d’être, comme le prophète Élie[4], animé du zèle convenable pour le Seigneur, et de ne pas tolérer la foi imposée ni l’impiété régnante, lui rappelant ce qu’ils avaient appris de l’apostasie de Juvénal : comme celui-ci était sur le point d’aller au concile, il affirmait et disait à tout le monde : « Celui qui adhère à cette lettre[5], a le

  1. Appelé « le père des moines», Raabe, p. 52, et Land, III, 341 sqq. Cf. infra, ch. xxxix et lxxxvii.
  2. Patrie du prophète Amos. Ce monastère était appelé « la nouvelle laure » : Clermont-Ganneau, loc. cit., t. III, p. 231 ; Cf. S. Vailhé, dans Revue de l’Orient chrétien, t. V (1900), p. 46-48.
  3. τάγμα.
  4. Cf. III Rois, xix. 10, 14.
  5. τόμος.