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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.
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traînait, sans que personne l’en empêchât et osât l’arrêter, il le fit sortir de l’église, le chassa et le repoussa.

C’était une prophétie de ce qui devait arriver par suite de l’installation[1] qui vient d’avoir lieu du saint et vénérable Sévère, (comme) patriarche de la métropole d’Antioche ; voici en effet que le nom de Basile a été passé sous silence et rayé des diptyques[2] et qu’il a été réprouvé par Dieu et les saints[3]. Dès lors remarquons que, si Dieu a été patient, la réalisation de cette vision a eu lieu cependant, de nos jours, après un certain temps : à savoir après que se fut produite l’apostasie au concile de Chalcédoine, ceux qui la préparèrent sont depuis ce moment chassés et anathématisés par Dieu et les hommes.

J’étais alors jeune et séculier, disait le vieillard Étienne, et je n’étais pas expert dans la connaissance exacte des dogmes[4] divins ; en voyant que (Basile) les trompait tous — il agissait en effet perfidement dans tout ce qu’il disait, et il paraissait persuader à chacun qu’il parlait d’une manière orthodoxe, en cachant son ignominie et sa méchanceté — je fus également trompé avec tous (les autres) et je me joignis à lui. Mais maintenant que j’ai été jugé digne de connaître la lumière de la vérité et de participer à la communion

  1. κατάστασις.
  2. δίπτυχα.
  3. Ce passage détermine la date de la composition des Plérophories, puisque Sévère a été intronisé en 512.
  4. δόγματα.