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XXII. — HISTOIRE DE PIERRE DE TITOPOLIS.
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Aussitôt après cette réponse, je courus à la sainte (église de la) Résurrection après avoir attendu le moment du repos et je me prosternai devant l’autel et le Golgotha vénérable, avec des larmes amères qui venaient du fond de mon cœur ; je criai et dis « Seigneur, qui suis-je ? Un avorton et un chien pourri, un ver de terre, une maison rebelle, une caverne de voleurs, un sépulcre blanchi[1]. (Qui suis-je) pour que tu aies ainsi versé sur moi la plénitude de ta miséricorde et de tes merveilles et pour que tu aies agi constamment selon tes miséricordes et ta pitié, de telle sorte que ceux qui étaient venus avec l’intention de me tromper par tous les moyens, de me presser et de m’obliger à devenir un apostat et à abandonner l’espoir en toi et la bonne conscience, ceux-ci, (dis-je), ont été pour moi une confirmation, une exhortation et un avertissement ? Que rendrai-je donc au Seigneur mon Dieu pour tout ce que tu as fait pour ton serviteur[2] ? Pour cela je t’adresserai ces paroles de David et je dirai : « Je confesserai souvent le Seigneur par ma bouche et je le louerai au milieu d’un grand nombre, car il se tient à la droite du pauvre pour le délivrer de ceux qui le persécutent[3]. »

J’ai pensé qu’il était bien juste et fort nécessaire de placer devant tout le monde, comme sur une colonne publique[4] ces deux histoires terribles et véridiques, pour l’instruction de tous ceux qui craignent Dieu et qui sont

  1. Cf. Matth., xxiii, 27.
  2. Cf. Ps. cxv, 12.
  3. Ps. cviii, 30-31.
  4. δημόσιος.