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XXII. — HISTOIRE DE PIERRE DE TITOPOLIS.
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mon tombèrent tous deux subitement dans une grave maladie, qui mit leurs jours en danger[1] et qui s’appelle ἡμιτριταῖος — c’est une partie de trois — c’est-à-dire la fièvre tierce. Quand j’eus connu leur maladie, il me parut convenable et utile de les visiter, ce que jusque-là je faisais avec peine, comme tout le monde pouvait le voir. Étant allé où ils demeuraient, dans une maison splendide et superbe, je vis l’évêque, placé en face de la porte et (très) agité[2] ; quand il apprit (en effet) mon approche, bien qu’il fût brûlant de fièvre et (très) agité[3], il sauta du lit et se leva ; il me dit d’une voix forte[4] : « Viens en paix, serviteur du Messie — je rapporte ses paroles. — Aie pitié de moi ! Aie pitié de moi ! j’ai péché contre toi ; j’ai péché contre toi. Il dépend de toi que je vive et que je meure ; je vois clairement que c’est à cause de toi que je souffre tout cela et que la colère de Dieu est tombée sur moi ; le jugement de Dieu est juste. Ma perte et ma prévarication ne me suffisent pas, mais je m’efforçais de te faire souffrir aussi les mêmes souffrances que moi et de te rendre apostat, toi qui persistes dans le bien. Je t’en supplie ; à partir de ce jour nous ne t’inquiéterons plus, agis comme tu voudras, seulement prie pour moi ; tu vois en effet notre chagrin et le danger[5] dans lequel nous nous

  1. ϰίνδυνος.
  2. C’est-à-dire « agité d’un tremblement fiévreux ».
  3. C’est-à-dire « agité d’un tremblement fiévreux ».
  4. Litt. « il cria et dit ».
  5. ϰίνδυνος.