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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



fonda dans le village un cœnobium[1], c’est-à-dire un monastère, grand et illustre, et il devint le père d’une grande foule de moines. Finalement il fut saisi par les habitants du village et fut fait prêtre de l’église du village. Des personnes qui avaient éprouvé cet homme, affirment à son sujet que, quoiqu’il réunît pendant tant d’années ce village (aux offices), hommes et femmes la fois, il eut soin, entre autres vertus, de ne jamais regarder ni (même) voir le visage d’une femme ; quand l’impératrice[2] Eudocie eut appris cela et qu’elle l’eut connu par expérience, elle ne voulut plus, jusqu’à sa mort, recevoir la communion que de lui seul et non pas d’un autre, ni d’un évêque, ni d’un clerc, quand même il aurait été moine[3]. Le vénérable Pierre, notre père, qui l’aima beaucoup et qui eut des relations avec lui, rendait aussi témoignage à la divine perfection de cet (ascète).

Au moment où l’on convoquait déjà le concile de Chalcédoine de ces infidèles, le vénérable Paul eut une vision de nuit. Il vit une grande plaine qui contenait, pour ainsi dire, toute l’humanité et, au milieu de cette plaine, il vit une haute colline et, sur le sommet de cette colline, un baldaquin[4] porté par des colonnes d’or et d’argent ; entre ces colonnes s’élevait un autel, formé de pierres précieuses et de perles magnifiques et émettant une lumière

  1. ϰοινόϐιον.
  2. Litt. domina.
  3. Athénais baptisée sous le nom d’Ælia Eudocia, épouse de Théodose le Jeune (421), se retira à Jérusalem (443), après la mort de Paulin, et y mourut vers 460.
  4. XI ϰιϐώριον.