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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



XIX[1]. — Mais notre bienheureux père, sincère et homme de Dieu, ajoutait au récit (précédent) ce qui suit :

Comme il ne pouvait supporter la perversité de ce qui arrivait du fait de Juvénal, des gens de sa famille et de ses syncelles[2] et qu’il voyait le scandale d’un grand nombre et en général des étrangers qui venaient là (à cette église) de partout par une sorte d’inspiration divine, il s’enferma seul dans sa cellule à partir de la neuvième heure et se prosterna devant Dieu (en versant) des larmes amères et en se lamentant ; tandis que fréquemment il faisait des génuflexions et se relevait, il était comme rempli par la personne de Dieu et il disait[3] : « Que fallait-il que je fasse pour le salut des hommes, que je n’aie point fait ? J’ai consolidé le ciel, j’ai affermi la terre, j’ai planté le Paradis, j’ai fait tourner toute la création à leur bonheur ; après la faute d’Adam, j’ai donné la Loi, j’ai envoyé les patriarches et les prophètes, j’ai fait pour les persuader un grand nombre de signes et de prodiges, et, en dernier lieu, j’ai envoyé à cause d’eux mon Fils unique qui, (une fois) arrivé parmi eux, prêcha le royaume du ciel, accorda le pardon des péchés, guérit leurs malades, fit voir les aveugles (et) marcher les paralytiques, chassa les démons, fut crucifié pour eux (et) mourut pour eux, après avoir détruit la

  1. M omet ce chapitre.
  2. συγϰέλλοι.
  3. C’est-à-dire, : « il disait, au nom de Dieu ».