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XVIII. — PRODIGE À LA PISCINE PROBATIQUE.



XVIII. — Il y eut à cette époque un autre prodige à peu près du même genre, ainsi que nous le raconta notre père Pierre, alors qu’à ce moment-là il demeurait encore à Jérusalem ; et il vit lui-même ce qui arriva. Il disait donc que dans l’église appelée de la Piscine probatique[1] où le Seigneur guérit le paralytique, un jeune lecteur[2] de ceux qui y étaient en fonction, qui accomplissait son jour (de garde), s’étant levé de bonne heure dans le lieu saint, vit clairement Jésus, notre Seigneur et notre Dieu, y entrer glorieux et entouré des saints. Quand (Jésus) vit que les lumières de l’église étaient les unes éteintes et les autres négligemment placées, il s’écria et dit : « Que ferai-je à ceux auxquels j’ai donné de semblables biens, de l’huile et du vin ainsi que les autres objets utiles ? Il ne leur manqua jamais rien, pour leur donner une raison d’abandonner et de négliger mon service. Malheur à Juvénal ! il a fait de ma maison une caverne de voleurs[3] et il l’a remplie de fornicateurs, d’adultères et de gens impurs. Après avoir dit cela, il entra à la sacristie[4] et il ordonna d’ouvrir les armoires où étaient les vêtements sacrés ; ayant vu que là aussi il y avait de la négligence et d’autres choses semblables, il cria et dit à ceux qui l’accompagnaient : « Prenez cela,

  1. Litt. « probatique du baptême », c’est le mot à mot de προϐατίϰη ϰολυμϐήθρα (dans la Peschitto ܕܘܟܬܐ ܚܕܐ ܕܡܒܡܘܕܟܬܐ), Jean, v, 2. Cf. Clermont-Ganneau, loc. cit., t. III. p. 228.
  2. ἀναγνώστης.
  3. Cf. Matth., xxi, 13.
  4. διαϰονιϰόν.