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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



insensé, comme parle le bienheureux Apôtre[1], je crois cependant qu’il est nécessaire, pour que vous soyez avertis et que vous ayez une connaissance parfaite de (notre) temps, que je vous raconte ce qui m’advint, quand j’étais petit enfant et que j’allais un matin à l’école[2]. Un vieillard excellent, vénérable et ami de Dieu, me rencontra ; il me prit la tête dans ses mains et il m’embrassa avec un visage joyeux et resplendissant, en me disant : « Salut, Timothée, évêque de perfection », et quand il eut répété trois fois (ces paroles), il disparut, et je ne le vis plus jamais.

XVI. — Quand je demeurais à Jérusalem[3], je suivis un jour la route qui conduit de Siloë, par la vallée, aux lieux situés au-dessus d’elle[4], (et) il y avait avec moi, pendant cette promenade, l’un des notables de la ville qui connaissait tous ces endroits. En regardant du côté gauche du chemin, je vis au pied de la montagne située de ce côté un grand monastère devenu vieux et tombant en ruines ; tout autour se trouvaient des arbres de différentes sortes, les uns secs et les autres devenus sauvages[5], et il poussait (là) des épines et de la vigne comme si ces lieux ne servaient plus. Rempli d’étonnement, je dis à celui qui se promenait avec moi : « Je suis stupéfait (et je me demande) comment il se fait que, quand tant de (moines) étrangers viennent à Jérusalem et

  1. II Cor., xii, 11.
  2. σχολή.
  3. M attribue ceci à Timothée, mais à tort.
  4. Pour la topographie, voir Clermont-Ganneau, Recueil d’Archéologie orientale, t. III, Paris, 1899, p. 227-228. Cette vallée est celle du Cédron.
  5. A porte en marge : et les autres « qui avaient été dévastés ».