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IX-X. — VISION ET PRODIGES.



les villages des environs et dans beaucoup d’endroits de Palestine, une pluie de pierres[1] qui, au point de vue de la forme, étaient absolument analogues et ressemblaient à celles qu’on fabrique ; il y avait sur elles des marques diverses et étranges, si bien que beaucoup de gens en ramassèrent ; (mais) quand certains en eurent usé sans discernement, ils devinrent aveugles. Et on disait qu’Hésychius[2], l’orateur[3] de Jérusalem, en ramassa beaucoup, les montra à l’impératrice Eudocie[4] et en envoya à Constantinople, comme démonstration de ce prodige qui annonçait la cécité qui allait frapper le monde, par suite de l’apostasie des évêques, selon la parole du prophète Isaïe : Les serviteurs de Dieu sont aveuglés[5]. On voyait en outre beaucoup de fine poussière placée sous quelques-unes de ces pierres, ce qui montrait qu’elles venaient d’en haut ; et quelques-uns de ceux qui avaient été témoins (de ce prodige) disaient qu’on conserve encore maintenant dans le bourg de Gatta[6] une corbeille[7] pleine de ces pierres. Le bienheureux Pierre, notre père, témoignait de ce fait en disant ainsi qu’il avait entendu dire clairement — en ce

  1. Le sens de ce mot est « limaille » ou « pâte » ou « collyre » pour les yeux. D’après la suite, il s’agit d’un corps solide, employé pour les maux d’yeux.
  2. « Eusèbe » M.
  3. Ou « catéchiste » : c’est sans doute le prêtre qui est mentionné dans la Vie de saint Euthyme, Patr, gr., t. CXIV, col. 629. Cf. S. Vailhé, Saint Euthyme le Grand, dans Revue de l’Orient chrétien, t. XIII (1908), p. 186.
  4. Épouse de Théodose le Jeune.
  5. Is., xlii. 19.
  6. Cf. infra, ch. xx.
  7. σπυρίδα.