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XCVI-XCVII. — ISAÏE L’ÉGYPTIEN ET SÉVÈRE D’ANTIOCHE.

τὸν γέροντα καὶ μὴ πιστεύσαντες ἑαυτοῖς. Καλὸν οὖν ἐστιν ἐν καιρῷ πειρασμοῦ, γέρουσιν ἐμπείροις καὶ πνευματικοῖς ἀνακοινοῦσθαι τὰ καθ’ ἑαυτοῖς.

D’après ce récit, deux moines qui habitaient Kaparbiana (ܟܦܪܒܝܢܐ, le bourg du tamaris ?) vont trouver Isaïe. Le vieillard vivait en reclus, ne voyait personne et ne communiquait avec les visiteurs que par l’entremise de son disciple Pierre[1]. L’un des moines qui pleurait constamment, lui fait demander si ce don des larmes vient de Dieu ou du démon, et Isaïe répond qu’il vient du démon comme toutes les choses excessives.

Nos deux moines, enchantés de cette réponse, chargent encore Pierre de demander à Isaïe s’ils font bien d’adhérer au concile de Chalcédoine, et le vieillard, qui n’adhérait pas lui-même à l’Église, leur fait dire : « Le concile de l’Église catholique n’a rien de mal ; comme vous êtes, vous êtes bien, vous croyez bien. » Pierre leur transmet cette réponse, mais ajoute : « Moi, je vous dis que le vieillard vit dans les cieux et ne sait pas les maux arrivés à l’occasion du concile. » Les deux moines s’en tiennent à l’avis d’Isaïe et l’auteur conclut qu’il est beau de consulter les hommes éprouvés et spirituels.

XCVII. — Sur Sévère d’Antioche (cf. ch. xxiii).

Le manuscrit syriaque de Paris, n° 335, formé de fragments, renferme au fol. 36 une courte biographie de Sévère d’Antioche que nous éditons comme un complément à P. O., t. II, p. 317-318 :




Au sujet du Patriarche Sévère. Il est originaire de la ville de Sozopolis et son grand-père était évêque de Sozopolis. Dès sa jeunesse il fut instruit dans la science, et il alla dans les villes, et il apprit dans toutes les écoles (σχολάς) des philosophes jusqu’à l’âge de trente ans. On voulut le faire archevêque et il ne voulut pas ; et il alla aussitôt à un

  1. La Vie d’Isaïe (Land, t. III, p. 351, 352) et les textes édités chez Migne (P. G., t. XL, col. 1103 sqq.) nous apprennent également que le principal disciple d’Isaïe se nommait Pierre (cf. col. 1191), ce qui nous permet d’identifier leur auteur, comme l’a déjà fait M. Kruger, et de dire qu’il n’est pas un moine égyptien mort en 372, comme l’écrit Migne, mais un moine égyptien mort en Palestine le 11 août 488. Les apophthegmes d’Isaïe, P. G., t. LXV, col. 180-184, ont toute chance aussi d’appartenir à ce dernier, car l’un d’eux lui appartient certainement. Cf. ibid., col. 182, note 49.