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XCIV-XCV. — SUR NESTORIUS ET ZÉNON.
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Chez Théodore s’instruisirent Nestorius et Théodoret ; mais il convient de parler (d’abord) de leur naissance, de leur éducation et de leur famille.

Il y avait un homme nommé Addaï, du village de Atac, perse de naissance ; sa femme se nommait ‘Amalcâ. Quand il eut frappé sa femme et qu’elle eut jeté un enfant (avorté), il se leva, la prit[1] et alla demeurer à Samosate[2], et elle lui enfanta deux enfants Barba‘alšmin et un autre Abi‘ašoum. Après la mort d’Addaï et de sa femme, leurs enfants allèrent à Germanicie, c’est-à-dire Mar’aš. Ils y prirent des femmes dans le village nommé Béhédin, qui est aujourd’hui détruit. Il y a là une fontaine, et quiconque y naît et en boit, a la voix claire et féminine. Au-dessus du village il y a une caverne où on dit que Nestorius a demeuré. Barba‘alšmin eut un fils et l’appela Nestorius ; Abi‘ašoum en eut un aussi et il l’appela Théodoret. ils les mirent à l’école grecque, et ils apprirent l’écriture grecque. Quand ils grandirent, ils allèrent à Athènes et apprirent la discipline des Grecs, puis ils retournèrent à leurs pays. Nestorius fut fait prêtre dans l’église d’Antioche ; il était interprète à cause de la clarté et de la douceur[3] de sa voix. Il commença à méditer les livres de Diodore et en tira l’hérésie qui est appelée aujourd’hui de son nom. Comme il avait un style élégant, une langue déliée et une belle voix, sa renommée alla jusqu’à Constantinople le roi et les évêques crurent qu’il était comme Mar Jean, qu’ils avaient aussi pris à Antioche. Ils l’appelèrent et le firent archevêque de Constantinople. Quand il fut sur le siège, il commença à révéler sa mauvaise volonté. Théodoret, fils de son oncle, était aussi évêque de la ville de Cyr[4].

XCV. — Sur le moine Zénon (cf. ch. viii).

Le Zénon du chapitre viii est celui qui est mentionné dans les recueils d’Apophthegmes : dans Rufin, P. L., t. LXXIII, col. 742 ; dans Pélage, ibid., col. 866, et dans le texte grec, P. G., t. LXV, col. 176-177, car la Vie de Pierre l’Ibère nous apprend que notre Zénon, qui habitait alors à Kefar Sé‘arta, était disciple de Silvain


  1. P : « quand il eut frappé une femme..... il se leva, prit ‘Amalcâ » ; cette leçon est meilleure.
  2. D’après P, ils demeurèrent dans le Beit-Ṣoufonoyê, avant d’aller à Samosate.
  3. Litt. « la féminité ».
  4. P porte, à tort, Théodore, évêque de Mopsueste.