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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



piété qu’ils osèrent, quand ils donnaient la Sainte Eucharistie, dire cette simple parole : le corps du juste. C’est à eux qu’il convient de dire avec raison la parole de l’Apôtre que voici : Si en effet celui qui a transgressé la loi de Moïse, meurt sans miséricorde sur la déposition de deux ou trois témoins, quel dur châtiment recevra, selon vous, celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour un sang vulgaire le sang de son alliance[1], par lequel nous avons été sanctifiés, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce[2] ?

C’est une belle parole et un beau témoignage que Dieu a adressés à toute la terre, que ce qu’il a dit au saint Josué, fils de Noun, qui fut l’héritier du grand Moïse dans son commandement et dans sa charge. En effet, après les grands prodiges que Dieu fit en Égypte, sur la mer et dans le désert, après la manne[3], après les nombreuses et éclatantes victoires, après le passage agréable à Dieu du Jourdain, après la prise de Jéricho, la chute de ses murs au seul cri du peuple, sa destruction complète et sa mise sous l’interdit, après tous ces prodiges, à cause du péché d’un seul homme qui transgressa l’ordre de Dieu et qui prit et déroba des choses dévouées par interdit, Dieu entra en colère contre tout le peuple, Israël fut vaincu par un petit nombre de combattants, de sorte que beaucoup d’hommes périrent et que tout le peuple fut dans la crainte et la terreur, à tel point que le peuple,

  1. διαθήκη.
  2. Héb., x, 28. 29.
  3. Manna.