Page:Rufus - Patrologia orientalis, tome 8, fascicule 1, n°36 - Plérophories.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
[546]
JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.


lard le regarda seulement au visage, fut rempli de colère et se mit à lui souffler à la figure à de nombreuses reprises, de sorte que moi je fus rempli de confusion et que l’évêque fut très troublé et couvert de honte ; et je priais et suppliais le vieillard de ne pas agir ainsi, en disant que c’était un évêque, qu’il était plein de zèle et qu’il avait beaucoup travaillé pour l’orthodoxie[1] ; mais lui, soufflant sur l’évêque, étendant ses mains vers lui et s’agitant d’une façon menaçante, montrait une grande colère et disait : « Celui-là, celui-là ! » au point que je pris l’évêque et sortis tout confus, pour ne pas exciter davantage le vieillard.

J’étais stupéfait, ne sachant pas pour quel motif le vieillard avait été si excité contre Nonnus et ce qu’il avait donc[2] vu en lui ; à la fin, la suite des événements me fit connaître ce motif. Car le même homme qui était ainsi zélé et ascète et qui passait pour un défenseur des orthodoxes[3], prévariqua la foi au temps de l’impie, de l’hérétique et du païen Calendion[4] et il se joignit à lui, — ce qui excita la douleur et la pitié chez les orthodoxes[5], — et il poussa l’impiété jusqu’à appeler le Christ un homme Théophore et un homme pris (par Dieu), et la Sainte Vierge la mère du Christ et à affirmer

  1. ὀρθοδοξία.
  2. ἄρα.
  3. ὀρθόδοξοι.
  4. Patriarche d’Antioche de 481/2 à 485.
  5. ὀρθόδοξοι.