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LXXVII-LXXVIII. — MIRACLES EUCHARISTIQUES.



Quand en effet les chefs d’Alexandrie, pour la satisfaction de Protérius, chassèrent les clercs orthodoxes[1] et les moines de la ville et de tous les monastères situés dans le voisinage, et qu’aucun saint n’osait plus se montrer ni célébrer le saint sacrifice pour les fidèles, lorsque la fête du Seigneur universellement célébrée, la fête de Pâques, fut arrivée, le scolastique[2] Sérapion dont nous avons parlé, caché dans sa maison par crainte du renégat[3], était dans une grande angoisse et dans une (profonde) douleur intérieure, (de se voir) privé de la communion en un jour aussi saint que celui-là. Quand arriva l’heure de la nuit sainte où l’on avait coutume de célébrer le saint sacrifice, il sortit dans sa cour en plein air, se mit à genoux, et, en pleurant, il pria et supplia Dieu, les mains étendues vers le ciel. Comme il priait et qu’il était sur le point de terminer sa prière, les mains jointes, il se trouva dans sa main une portion du corps du Seigneur. Après l’avoir prise, il fut ainsi fortifié et confirmé dans la foi à tel point qu’il fut jugé digne d’être livré par Protérius à Marcien et d’aller chargé de fers à Constantinople. Et même c’est après être allé à Constantinople qu’il fut particulièrement favo-

  1. ϰληριϰοὶ ὀρθόδοξοι.
  2. σχολαστιϰός.
  3. Par crainte de Protérius.