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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



que je le vis, je courus à lui pour l’adorer, et j’apportai beaucoup d’ardeur dans cette démarche, car je m’imaginai au dedans de moi-même que j’avais une grande intimité et une grande familiarité[1] avec lui. Mais quand il me vit de loin venir à lui, devant tous ses saints il détourna de moi son visage avec tristesse et indignation, de sorte que tous les saints furent frappés d’étonnement ; pour moi, je compris aussitôt que la cause de cette conduite était la rencontre, à savoir la conversation, que j’avais eue avec ce renégat ; je me prosternai avec larmes en disant : « Seigneur, aie pitié de moi ; toi, qui connais les cœurs, tu sais que ce n’est pas de tout cœur et par ma volonté que j’ai fait cela, mais bien dans ma hâte et dans mon trouble. » Ce n’est qu’à grand’peine, après que tous les saints eurent intercédé pour moi, qu’il consentit à me recevoir.

LXXVII[2]. — Notre Père nous raconta encore l’histoire suivante au sujet du scolastique Sérapion, homme d’une grande foi, zélé pour l’orthodoxie[3], ami des saints, le premier des scolastiques[4] d’Alexandrie ; au temps de Protérius, il consolait les saints qui étaient chassés de partout et il les secourait[5] (du fruit) de son travail. Aussi il fut favorisé par Dieu de la vision suivante :

  1. παῤῥησία.
  2. M omet ce chapitre.
  3. ὀρθοδοξία.
  4. σχολαστιϰοί.
  5. Litt. : « il leur donnait un subside (ἀνάλωμα) ».