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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



LXVII. — L’archevêque Timothée raconta (encore) à cet homme ce qui suit : « Je croyais à la même époque voir un cheval sauvage et indompté qui donnait des ruades et troublait le monde ; tandis que tous fuyaient devant lui, j’eus seul le courage d’aller à sa rencontre ; et, après l’avoir vaincu avec l’aide de Dieu, je le liai et je l’enfermai dans une cellule, et depuis lors il ne reparut pas. » Il s’agissait là, sans aucun doute[1], de l’impie Marcien et de sa mort qui arriva par suite de la colère de Dieu.

LXVIII. — Il lui raconta encore une autre vision que Protérius lui-même lui interpréta à son sujet, alors qu’il était clerc[2] avec lui : « Je voyais un tyran qui entra dans l’église et il attaquait tout le monde : il frappait ceux-ci, poursuivait ceux-là, tuait les uns et accablait les autres d’injures. Je fus saisi d’indignation, et comme je ne supportais pas cette fureur et cette lutte, je fus fortifié par le Seigneur ; après avoir pris confiance, je m’approchai de lui et dans (mon) indignation je le chassai de l’église. Le jour suivant, je racontai (cette) vision aux clercs[3] en présence de Protérius et ce dernier (me) répondit en ces termes : Après saint Dioscore, ce sera un hérétique[4] qui prendra la direction des églises ; il te faudra le poursuivre, et tu seras évêque à sa place. »

  1. ἄρα.
  2. κληρικός.
  3. κληρικοί.
  4. ἅιρετικός.