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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



LXII. — Un autre serviteur du Messie, nommé Jean κομητιανός[1], (l’un des fidèles d’Alexandrie, discutait avec son comte[2] qui appartenait au parti des nestoriens syriens[3], car il avait le malheur d’être imbu du dogme[4] des deux natures ; il lui disait : « Tu crois que la Sainte Vierge est mère de Dieu. » Et alors[5], comme celui-ci dit : « Je crois qu’elle est mère de Dieu et mère du Christ », il lui répondit : « Comment ! en a-t-elle donc engendré deux ou un ? » — Et l’autre (ainsi) pressé resta la bouche close, en sorte que ceux qui étaient présents et entendaient furent dans l’admiration et louèrent Dieu qui avait donné tant de sagesse à son serviteur pour la vérité.

LXIII. — L’abba Jean, évêque, nommé (τῆς) διακονίας (?) et archimandrite d’un monastère d’Égypte[6], homme saint et savant, disait au sujet du concile de Chalcédoine : « Il répète[7] en tout temps la parole dite par les Juifs au Christ : Pourquoi toi, qui es un homme, te fais-tu Dieu, en t’égalant à Dieu[8]  ? »

LXIV. — En Pamphylie, Marcien, laïc zélé pour l’orthodoxie, réprimanda, en présence de l’église, l’évêque de la ville parce qu’il exposait mal

  1. Cf. supra, ch. xxxiii.
  2. Comes.
  3. Lire peut-être ܕܣܪܘܚܐ « des nestoriens pervers ». Le ܪ indique seulement un génitif.
  4. δόγμα.
  5. εἶτα.
  6. C’est peut-être Jean, évêque de Sebennytos, Patr. or., II, 78. Cf. Land, III, 353.
  7. Litt. « il délire ».
  8. Jean, v. 18.